MOT d’ ACCUEIL « Faire la part du colibri » ( Myriam Kahn )
Il revenait à Myriam Kahn, élue Présidente à l’unanimité de ses collègues, de dire quelques mots d’accueil et d’espérance, en soufflant un certain esprit propre aux artistes qui ont le don de partager l’inspiration qui élargit l’âme. Elle insista d’abord sur la portée d’une « rencontre » : se sentir ensemble à bâtir un projet, non d’abord pour soi-même, mais « pour susciter ce qui peut apporter un mieux-être à la vie ». Ce qui lui semble propre au mouvement amorcé, c’est de ne pas se limiter à un « comité des fêtes », au but déjà légitime, mais de rechercher cette dimension dont notre monde a de plus en plus besoin : que la cellule locale se nourrisse d’une pensée globale et qu’en retour elle contribue à la nourrir, à proportion de sa dimension.
Désireuse d’évoquer poétiquement cette priorité de portée philosophique, Myriam Kahn s’est alors référée à une figure emblématique aujourd’hui de cette attitude d’humilité audacieuse, l’agriculteur biologiste franco-algérien Pierre Rabhi, qui évoque souvent ce qu’il appelle « la part du colibri ». Et de conter elle-même : « il y a le feu à la forêt et chacun, hommes et bêtes, de s’enfuir sauve-qui-peut, sans trop se soucier ni du feu ni de la nature ni de son congénère. Et voici que le colibri, le plus petit de tous les petits oiseaux, prend le temps de prélever une goutte de rosée à la fois dans la corolle des fleurs, la versant ensuite sur la fournaise, à la manière d’un canadair minuscule. Et chacun de l’interpeller, moqueur : « que fais-tu là ? tu te crois vraiment utile ? » Et lui, de chantonner humblement, de sa petite voix qui enchanterait toute la planète : «peu importe, je fais ma part ».
Il ne restait plus à l’artiste, qui sculpte nos jours, et dont la « Verseuse d’eau », précisément, accueille paisiblement tout qui entre dans Limauges, à nous souhaiter de faire notre part, en travaillant à « être de quelque part ».
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